Faites des workshops internes un véritable levier de transformation
- Together Elevate
- 7 janv.
- 7 min de lecture
Vous avez sûrement déjà vécu ça. Ces workshops d’entreprise organisés dans un cadre sympa, où l’on brainstorme pendant des heures sur un sujet imposé, avec la promesse de trouver des solutions innovantes. Et après ça… silence radio.
Pourtant, l’intelligence collective réunie dans ces ateliers pourrait être un moteur incroyable d’innovation et de collaboration. Alors, pourquoi ces moments d’échange tombent-ils souvent à plat ?
La réponse se trouve dans une question fondamentale :
Sont-ils conçus pour réellement transformer, ou simplement remplir une obligation ?
Dans cet article, je vous explique :
Pourquoi la dynamique classique des workshops est inefficace.
Comment passer à une approche de co-création active.
Les clés pour garantir un suivi rigoureux et obtenir des résultats tangibles.

1. La réalité des workshops en entreprise : une dynamique inefficace
Dans de nombreuses entreprises, les workshops ressemblent à une mise en scène minutieusement préparée. Tout semble bien rodé : des agendas établis à l’avance, des équipes motivées, et des sessions d’échanges intenses. Mais derrière cette façade, le véritable potentiel de collaboration et d’innovation reste souvent inexploité.
Le déroulé typique
Un sujet imposé par le management : L’agenda est décidé en amont, généralement par la direction, sans réelle consultation des équipes qui vont participer. Le thème peut parfois sembler déconnecté des préoccupations quotidiennes des collaborateurs, ce qui limite l’adhésion dès le départ.
Un brainstorming désordonné : Les équipes sont invitées à échanger leurs idées, mais sans réelle structure ni objectif clair. On brainstorme souvent pour “cocher la case innovation” ou remplir un PowerPoint de belles idées.
Un management en retrait : Le top management justifie son absence par le besoin de laisser un espace libre où chacun peut s’exprimer sans crainte. Cette intention pourrait être pertinente si elle n’aboutissait pas à une déconnexion complète. Les collaborateurs se retrouvent à travailler en vase clos, sans input stratégique clair et sans interlocuteur décisionnaire pour valider ou guider les idées.
Un résultat décevant : Une fois la session terminée, les idées, aussi prometteuses soient-elles, tombent dans l’oubli. Il n’y a pas de cadre pour leur mise en œuvre, et personne n’est désigné pour les porter. La motivation initiale retombe, laissant place à la frustration.
Pourquoi ça ne fonctionne pas?
Ce modèle souffre de plusieurs failles majeures :
Dissociation des niveaux hiérarchiques : Les idées ne circulent pas entre les différentes strates de l’entreprise. Les ateliers restent cloisonnés et n’arrivent pas à briser les silos organisationnels. Le management, souvent absent, manque des insights précieux sur les dynamiques internes et les blocages rencontrés par les équipes.
Manque d’ownership : Une fois le workshop terminé, personne ne se sent responsable des suites à donner. Les idées restent sans pilote pour les transformer en actions concrètes.
Aucun temps dédié : Les collaborateurs, déjà surchargés par leur charge de travail quotidienne, doivent avancer sur ces projets “dans leur coin”, souvent sur leur temps libre. Sans espace clairement alloué, les priorités opérationnelles finissent toujours par l’emporter.
Un déséquilibre perçu : Pour les participants, ces workshops donnent parfois l’impression de servir uniquement à "cochez une case". Ils peuvent ressentir que leurs idées, bien que collectées, ne sont ni écoutées ni véritablement exploitées.
Résultat : frustration et désengagement
À la fin, le constat est amer :
Les collaborateurs se sentent inutiles car leurs efforts semblent vains.
Le management perd l’opportunité de tirer parti de l’intelligence collective.
Les workshops, censés être des moteurs d’innovation, deviennent un exercice vide de sens, entraînant frustration et désengagement progressif des équipes.
Pour transformer cette situation, il est essentiel de repenser ces ateliers de fond en comble : en impliquant tous les niveaux de l’entreprise, en clarifiant les objectifs, et surtout, en assurant un suivi rigoureux pour passer des idées à l’action.
2. Vers une co-création active : l’art de vraiment collaborer
Le véritable potentiel d’un workshop réside dans la co-création active. Ce modèle transforme les ateliers en espaces de collaboration authentique, où chaque participant, quel que soit son rôle ou son niveau hiérarchique, devient un contributeur essentiel. La co-création active ne se contente pas de collecter des idées : elle les construit ensemble, dans une dynamique inclusive et orientée vers l’action.
Les piliers d’un workshop réussi
1. Des sujets définis collectivement: L’efficacité d’un workshop commence bien avant son lancement. Dès la phase de préparation, impliquez des participants de tous niveaux pour identifier et prioriser les sujets à aborder.
Pourquoi ? Cela assure une meilleure pertinence des thèmes et un engagement accru des participants, qui se sentent impliqués dès le départ.
Comment ? Organisez des sondages, des interviews ou des mini-sessions d’écoute pour identifier les problématiques réelles et éviter de proposer des sujets déconnectés des besoins opérationnels.
2. Un environnement de confiance: La co-création ne peut fonctionner que dans une atmosphère où chacun peut s’exprimer librement, sans peur du jugement ou des représailles.
Un environnement sain, avant tout : Cette confiance ne doit pas être limitée au cadre du workshop. Elle doit s’inscrire dans la culture globale de l’entreprise.
Pendant le workshop : Posez des règles de respect mutuel, encouragez la participation, et valorisez toutes les idées, même les plus atypiques.
Après le workshop : Maintenez cet environnement en assurant un suivi transparent des actions, pour montrer que chaque contribution compte.
3. Des outils participatifs: Les bons outils permettent de transformer une réflexion en action. Pour stimuler la collaboration et l’engagement, utilisez des méthodes interactives :
Design Sprint : Une approche efficace pour passer de l’idée au prototype en un temps réduit.
Cartes conceptuelles : Idéal pour structurer des idées complexes de manière visuelle et claire.
Prototypage rapide : Donnez vie aux concepts immédiatement pour évaluer leur faisabilité ou recueillir des retours concrets.
Ces outils favorisent un engagement actif et aident à dépasser la simple collecte d’idées pour aller vers leur mise en œuvre.
4. Des résultats tangibles: Un workshop n’a de valeur que s’il produit des livrables concrets et actionnables. À la fin de chaque session, assurez-vous que les participants repartent avec :
Une roadmap claire définissant les prochaines étapes.
Un prototype à tester ou à affiner.
Un plan d’action précis, incluant des responsables et des échéances.
Les résultats tangibles renforcent le sentiment d’accomplissement des participants et augmentent la probabilité que les idées soient effectivement mises en œuvre.
Le rôle du Top management dans une co-création active
Pour qu’un workshop atteigne son plein potentiel, les leaders doivent jouer un rôle actif. Ils ne sont pas de simples observateurs ou décideurs en retrait : ils sont des membres à part entière du groupe.
Renforcer la cohésion : En travaillant côte à côte avec leurs équipes, les leaders brisent les barrières hiérarchiques et instaurent un climat de proximité. Cette implication directe montre l’exemple et motive les participants.
Assurer un alignement stratégique : Les solutions co-créées intègrent immédiatement la vision des leaders, ce qui réduit les écarts entre les attentes stratégiques et les propositions opérationnelles.
Cependant, pour que leur présence soit bénéfique, les leaders doivent adopter une posture de facilitateur : écouter activement, valoriser les idées, et éviter de monopoliser les échanges.
La co-création active transforme les workshops en véritables moteurs d’innovation. Elle repose sur une dynamique participative, des outils interactifs, et l’implication directe des leaders. En favorisant une approche collaborative et en garantissant des résultats concrets, les entreprises peuvent non seulement maximiser l’impact de leurs ateliers, mais aussi renforcer l’engagement et la cohésion de leurs équipes.
Pour que cela fonctionne, il faut poser des bases solides : un environnement de confiance, des objectifs partagés, et une culture d’entreprise qui valorise la collaboration à tous les niveaux.
3. L’importance du suivi : passer de l’idée à l’impact
Un workshop, même parfaitement exécuté, n’est qu’une première étape. Le vrai défi commence une fois l’atelier terminé : comment transformer les idées générées en actions concrètes et mesurables ?
Trop souvent, les meilleures intentions se perdent en chemin. Pourquoi ? Parce que l’énergie dissipée pendant le workshop n’est pas canalisée. Sans suivi structuré, les idées, aussi prometteuses soient-elles, restent des rêves sur papier.
Les erreurs courantes qui tuent le suivi
Pas de responsable désigné : Lorsque personne n’est explicitement chargé de piloter une action, elle tombe rapidement dans l’oubli. Les participants se reposent les uns sur les autres, pensant que "quelqu’un d’autre s’en occupera".
Aucun temps dédié : Les collaborateurs, déjà surchargés par leurs responsabilités quotidiennes, sont contraints de travailler sur les actions du workshop sur leur temps libre. Résultat : ces projets passent au second plan, derrière les urgences opérationnelles.
Pas d’incitations claires : Travailler sur les actions issues d’un workshop représente souvent un effort supplémentaire. Si cet investissement n’est pas reconnu ni valorisé, la motivation chute rapidement, et les collaborateurs se désengagent.
Comment garantir un suivi efficace
1. Attribuez des responsabilités claires:
Chaque action doit avoir un responsable identifié, chargé de :
Piloter la mise en œuvre.
Coordonner les parties prenantes.
Communiquer les avancées et signaler les obstacles.
Mais attention : attribuer un rôle ne suffit pas. Offrez un soutien clair, que ce soit sous forme de ressources, de formation ou de mentorat, pour garantir que cette responsabilité soit réalisable et valorisante.
2. Dégagez du temps dédié
Une erreur fréquente est de considérer les projets post-workshop comme une "tâche supplémentaire" à insérer dans un emploi du temps déjà chargé. Pour réussir :
Préservez des plages horaires spécifiques pour avancer sur les projets.
Allégez temporairement d’autres responsabilités opérationnelles pour éviter la surcharge.
Intégrez ces projets dans les objectifs officiels de l’équipe ou de l’individu, en les rendant prioritaires.
3. Offrez des incitations claires
Pour encourager l’investissement des collaborateurs, reconnaissez leurs efforts :
Bonus ou primes : Pour des projets stratégiques ayant un impact significatif.
Reconnaissance officielle : Une mention lors d’un événement interne, un certificat ou une lettre de remerciement.
Opportunités de développement : Formations, accès à de nouveaux projets ou augmentation de responsabilités pour renforcer leur engagement.
4. Créez une roadmap claire et structurée
Transformez les idées issues du workshop en un plan d’action concret. Chaque projet doit inclure :
Quoi ? Les livrables attendus.
Quand ? Les deadlines intermédiaires et finales.
Qui ? Les personnes ou équipes responsables.
Avec quoi ? Les ressources nécessaires (budget, outils, formation).
Utilisez des outils collaboratifs (Trello, Asana, ou simplement un Google Sheet partagé) pour permettre un suivi en temps réel de chaque action.
5. Organisez des points réguliers
Pour maintenir l’élan et éviter que les projets ne s’essoufflent :
Suivez l’avancement : Où en sont les actions ? Quels sont les résultats obtenus ?
Ajustez si nécessaire : Si une action semble irréalisable, réévaluez les priorités ou ajustez les moyens.
Célébrez les réussites : Prenez le temps de reconnaître et valoriser les petites victoires pour maintenir la motivation.
Le suivi est l’étape critique qui fait passer un workshop de l’intention à l’impact. Sans responsabilités claires, sans temps alloué, et sans incitations, même les meilleures idées risquent de ne jamais voir le jour.
En structurant le suivi avec des outils, des ressources, et une reconnaissance adaptée, vous garantissez non seulement la réussite des actions issues du workshop, mais aussi l’engagement durable de vos équipes.
Conclusion
Les workshops ne doivent pas être une perte de temps. Avec une approche bien pensée, ils peuvent devenir des leviers puissants d’innovation, d’alignement et de motivation.
À vous de jouer : réfléchissez à vos prochains ateliers. Quels éléments pourriez-vous intégrer pour transformer vos workshops en outils stratégiques ?
Et vous, avez-vous déjà expérimenté des ateliers réellement transformateurs ? Partagez vos succès ou vos défis en commentaire : vos retours pourraient inspirer de nouvelles approches.
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